Open classiques : Les Ruches bourdonnantes

On se lève. On sort de la salle, on se croise, se salue. C’est un chassé-croisé incessant, un ballet débridé, sans chorégraphie. Chacun et chacune dans sa bulle avec les pièces qui virevoltent dans l’abstraction…

Marion Penalver (1936), du Gard : La tradition de Capechecs !

Elle venait lorsqu’elle était enfant et son plaisir est resté le même : « Je joue le Cavalier et c’est la reprise. J’ai 39 ans, et cela faisait huit ans que je n’avais plus fait de tournoi. Le dernier, c’était également ici au Cap d’Agde, en 2016. J’avais arrêté pour le travail, la vie. Mon mari n’est pas là, il travaille, mais je suis venu avec ma fille, mon frère qui joue aussi, son fils, et notre père qui est aussi joueur, mais qui s’occupe des enfants. J’avais commencé à l’âge de neuf ans et je crois que la première fois que j’ai assisté au Trophée, c’était en 1998. J’ai des souvenirs incroyables. On demandait des autographes aux grands joueurs. Cette année, les conditions de jeu sont vraiment bien. C’est chouette, on revient toujours… »
 

Lionel Montroussier (1605), de Bourgogne : La Vigne en caravane


 

Ce pur amateur vient au Cap d’Agde pour s’aérer et faire des rencontres. « C’est la deuxième fois que je participe au tournoi. Je viens de Beaune. Je travaille dans le vin et j’ai fait beaucoup d’heures. Je me suis dit que j’allais prendre une semaine pour moi, en coupant tout. Je suis venu seul. Je suis vigneron de métier. J’avais mon domaine, mais maintenant, je travaille pour les autres. J’ai travaillé en Bourgogne, dans la vallée du Rhône, dans le Languedoc, je bouge. Je me déplace en caravane. Je fais un peu tout. Je vendange, je m’occupe de la vinification, des travaux de cave, dans les vignes etc. Cela m’occupe toute l’année. J’aimerais travailler plus les échecs, mais je n’ai pas le temps. Ici, je ne fais que ça, j’en profite. Je fais des rencontres, c’est agréable. J’ai revu des joueurs que j’avais connus l’an passé. Le matin, on se balade, on s’aère la tête, c’est sympa, surtout qu’on est au bord de la mer. Aujourd’hui, j’ai joué avec David Tur, qui vient de Valencia. On a annulé notre partie et on est venus boire un verre en terrasse. Mon espagnol n’est pas très bon, mais on se comprend. On a parlé de cette catastrophe en Espagne, c’est terrible. »  
 

Timothy Armes (1603), de Romans-sur-Isère : De Netflix au Cap


 

Si on arrive seul au centre de la CCAS, on ne le reste pas longtemps. Comme Lionel, Timothy adore cet esprit des Rencontres : « Je suis anglais, mais je vis en France depuis 24 ans. Je suis venu seul. J’ai essayé de faire venir mon fils. Malheureusement, il ne voulait pas. Je retrouve des gens des clubs à côté de Romans-sur-Isère, là où je vis. C’est vraiment sympa. Je n’avais jamais disputé un tournoi de la taille du Cap d’Agde. C’est très bien organisé. Cela ne fait que quatre ans que je joue aux échecs. Comme beaucoup de monde, j’avais vu la série de Netflix, « Le Gambit de la Dame », et ça m’a donné envie de m’y remettre. J’avais joué quand j’étais petit et j’avais laissé tomber. Aujourd’hui, je suis un peu « dépendant », c’est devenu comme une addiction. »  
 

Ysaline Morel (1453), de Nîmes : En famille au Cap


 

Cette jeune joueuse du Gard se promène dans les allées du centre en trottinette. Elle a ses habitudes dans le centre de vacances de la CCAS, où elle est en famille : « Cela fait trois ans que je viens avec mes parents, qui ne jouent pas, et mes deux frères Yoann et Yael. Ils se sont mis à jouer aux échecs et je les ai suivis. Ils sont dans le tournoi du Cavalier, moi, je joue le tournoi de l’Avenir. Je suis assez contente de mon résultat (3,5/8). J’aime bien être à l’attaque, attaquer le Roi, la tactique. »

JM Péchiné