Maurizzi vs Karpov : 3-5
Le score après les 4 rapides était de 3,5-0,5 pour Karpov. Quel serait le résultat des 4 blitz de 5 minutes + 2 secondes ?
A cette cadence extrême, les imprécisions se multiplient, surtout quand il ne reste plus que quelques secondes à la pendule. C’est un jeu d’équilibristes. L’avantage bascule souvent et c’est celui qui commet la dernière erreur qui perd. Justement, la gestion du temps de Karpov était une inconnue majeure. Question pendule, à 70 ans, il n’a pas souffert de la comparaison. Côté technique, ce fut à nouveau un duel sur le thème de l’Espagnole avec 2.Cf3 jouée deux fois avec les Blancs par Marc’Andria et l’Ouest-Indienne.
La remontée de Marc’Andria : 3,5-2,5 après les 2 premiers blitz !
A 14 ans, Marc’Andria a joué ces 4 blitz sans nourrir le moindre complexe. Il a mis une pression phénoménale au champion. Ce qui démontre sa capacité de réaction après les 3 défaites encaissées dans le mini-match en rapides, la veille. Surtout que deux d’entre elles étaient extrêmement sévères. Il avait dominé les débats dès l’ouverture, avant de se faire durement contrer. Sa victoire dans le 1er blitz était significative (1-0 en 52 coups). La position est restée longtemps égale. Karpov a pris un léger ascendant dans la finale de Dame + Fou, mais il a commis une erreur fatale au 49e coup. Le scénario du 2e fut sensiblement le même. Là encore, le champion a perdu le fil de cette finale et le prodige a signé sa 2e victoire d’affilée en 57 coups.
Victoire sur le fil de Karpov : 5-3
Les pièces volaient sur l’échiquier et sur cette nouvelle Espagnole. Karpov semblait avoir pris l’ascendant en milieu de partie. Marc’Andria s’est rapidement retrouvé en zeitnot. Mal sur l’échiquier et mal au temps, mais sa défense agressive a fini par payer. Il était sans doute gagnant, mais cette nulle de combat était assez logique (en 57 coups). Le champion restait cependant en tête. Il était même assuré de ne pas perdre le match. Ce qui allait peser lourd dans le 4e et dernier blitz. Marc’Andria avait un pion de plus dans une finale de Tour + Cavalier, mais il était doublé sur la colonne « c ». La nulle ne changeait rien au résultat final. Il devait absolument vaincre et il a tout tenté. Karpov l’a contré (1-0 en 52 coups). C’était à l’image du match. Bravo et merci à ces deux champions ! Ils nous ont offert un spectacle magnifique.
Jean-Michel Péchiné