IVANCHUK, VAINQUEUR DU DEFI DES 30 ANS !

Marc’Andria et Vasyl ont honoré la grande tradition des combats de champions dans la salle Molière. La légende a vaincu, mais le prodige a démontré sa volonté de triompher à son tour dans cette arène mythique. L’avenir lui appartient !

Jour 1 : Ivanchuk irrésistible en rapides : 2-0 

Le ton est donné dès la 1re partie rapide de 25 minutes + 10 secondes, qui se joue sur l’Espagnole. Vasyl domine rapidement. Marc’Andria cherche du contre-jeu à l’aile-Dame en poussant b7-b5 et c7-c5, mais c’est un plan douteux. L’Ukrainien ouvre logiquement le score (1-0 en 33 coups). Le scénario de la 2e est assez identique. Le prodige prend des risques, mais la légende ne perd jamais le contrôle de la position. Vasyl s’impose au terme d’une finale avec deux pions de plus. Son Roi est à l’abri des échecs (0-1 en 60 coups). Mené 2-0, Marc’Andria doit réagir immédiatement, s’il ne veut pas hypothéquer ses chances de gagner le match.

Marc’Andria met la pression en blitz : 1,5-0,5

La physionomie du combat change radicalement en blitz  (3 min. + 2 s.). Avec les Noirs, il met de la pression sur l’échiquier et surtout à la pendule. Les Blancs ont la paire de Fous, mais la position est fermée. Marc’Andria accroit son emprise. Cette fois, Vasyl perd le contrôle. Il ne trouve pas la solution et perd au temps dans une position inférieure (0-1 en 48 coups). Le 2e blitz se joue sur une Sicilienne Najdorf, une ouverture qui promet du grand spectacle, sauf que les Dames sont échangées au 19e coup. La finale reste longtemps égale, mais l’Ukrainien est à nouveau en difficulté au temps. Avec une seconde à la pendule, il force l’intervention de l’arbitre (cf. ci-après). La nulle qui s’ensuit est logique… 

L’analyse de Marc’Andria : « J’ai sans doute trop joué pour le gain. »

« J’avais déjà affronté Vasyl en partie longue, à Djerba, en février. Cette fois, c’était un match de rapides et de blitz. C’est toujours sympa de jouer à ces cadences. Il a vraiment bien joué dans la 1re et de mon côté, je n’ai pas forcément fait un bon choix d’ouverture. C’était intéressant, mais c’était peut-être trop risqué contre un joueur comme lui. Dans la 2e avec les Blancs, je pensais que j’étais bien. J’ai sans doute trop joué pour le gain. Il a bien défendu. En fait, il était mieux, et je n’avais pas d’attaque. 

Le blitz est l’une des cadences où je joue le mieux. Dans le 1er, j’ai joué hyper vite. J’avais même 3 minutes contre 30 secondes. Ensuite, je n’ai pas essayé de jouer les meilleurs coups. J’ai plutôt joué des coups sensés et corrects pour continuer à garder la pression au temps, et cela a payé. Dans le 2e, il s’est à nouveau retrouvé très mal au temps, mais il a réussi à annuler. 

L’œil de l’Arbitre : Un combat de Gentlemen

John Lewis officiait dans la salle Molière le 1er jour. Il eut à gérer une situation délicate à la fin du 2e blitz : « Ivanchuk n’avait plus qu’une ou deux secondes et il a joué un coup « avec ses deux mains ». C’est-à-dire qu’il a pris une pièce avec une main et a mis sa pièce à la place avec l’autre, avant d’appuyer sur la pendule. C’est interdit. J’ai appliqué le règlement et j’ai rajouté une minute à la pendule de son adversaire. Ils ont annulé deux coups plus tard. Ces situations créent toujours un peu de tension. J’imagine que Marc’Andria était déçu. Il pensait peut-être gagner au temps. Tout s’est très bien fini. »


Jour 2 : Ivanchuk, impérial en rapide ! Marc’Andria brille au blitz !

Aller Vasyl Ivanchuk (2632)  -  Marc’Andria Maurizzi (2594) 1-0
Retour Marc’Andria Maurizzi (2594)  -  Vasyl Ivanchuk (2632)  0-1
Aller Vasyl Ivanchuk (2632)  -  Marc’Andria Maurizzi (2594) 0-1
Retour Marc’Andria Maurizzi (2594)  -  Vasyl Ivanchuk (2632)  1-0

Résultats finaux :

Vasyl Ivanchuk (2632) 4,5  -  3,5 Marc’Andria Maurizzi (2594)