Des colonies de vacances, pas comme les autres !
1994 est une première pour Philippe. Lui, l’animateur et directeur de colo en mairie, rompu à l’exercice, n’est cependant jamais intervenu sur une colo à dominante échecs.
« Je pense que j’ai adhéré immédiatement puisque nous étions véritablement au cœur de ce projet humaniste, dans un endroit où le mot social prend tout son sens, sans être galvaudé. Et durant toutes ces années, j’ai pu apprécier un savoir-faire et une transmission contraire à la futilité ambiante. Je me suis identifié à la philosophie de la CCAS. Faire partie d’une colo qui permet à des jeunes de vivre ça, est un honneur. Sur place, nous avons toujours travaillé en synergie avec les directeurs afin de trouver un équilibre entre les activités, la vie en collectivité, les repas et les échecs, au centre de ce tourbillon de la vie. »
Évoquer le Cap d’Agde avec Émilie Glon, Alice Damamme, deux « anciennes gamines », et Philippe Pierlot, intervenant historique, c’est juste raviver une flamme qui ne s’est jamais vraiment éteinte. Émilie s’en souvient encore. A l’époque, elle a douze ans et déjà plusieurs colonies à son actif. Alors la colo échecs ? « Pour moi c’était une évidence. Et je crois que j’ai dû faire trois éditions ensuite jusqu’à mes dix-sept ans. Plus sérieusement, je pense que les échecs m’ont apporté de la concentration… ».
Quand on a treize ans en 2003, et qu’on vous offre la possibilité de toucher du doigt l’inaccessible, comment ne pas s’enflammer. Cette année-là, c’est en privé que les jeunes ont pu bénéficier des conseils de Andor Lilienthal et Anatoly Karpov, les deux légendes présentes sur le Cap lors des championnats du Monde de parties rapides. Pour Émilie, « c’est le fait de vivre sur place qui nous permettait de connaitre des grands moments comme ça. Je me souviens aussi des simultanées avec les autres GMI mais aussi des parties de foot. C’était génial ! C’est une vraie belle expérience car nous étions vraiment dans la découverte d’un monde particulier, sans aucun doute propice à l’émancipation. »
Philippe, lui n’oubliera jamais son moment de gloire à lui. Tiré d’une photo qui permet de prolonger tous les rêves. « Je me souviens d’une simultanée avec Taïmanov et Bronstein. Inoubliable »
Extrait du livre « Certaines rencontres deviennent inoubliables »
Pour célébrer les 30 ans de CAPECHECS, nous vous proposons dans un livre historique de plus de 300 pages de retracer l’histoire des Rencontres depuis 1994.